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LE SACRE DU PRINTEMPS

Ce titre de l’un des plus grands chefs d’œuvre de la musique du 20ème siècle me vient tandis que depuis ma fenêtre pointe un rayon de soleil derrière des nuages encore glacés de la saison. C’est le printemps, cet entre-deux où l’on s’habitue à un chaud-froid ! Dehors, la fougue est là. Les plantes savent que bientôt ce sera le carnaval des couleurs et des senteurs. Dedans, l’on est encore intimidé par la traversée de l’hiver.

 

UNE CHASSE AU TRÉSOR


Voilà pour moi la plus évidente métaphore de nos transitions intérieures lorsque peu à peu émerge à notre conscience les choses trop longtemps restées inconscientes. Comme la graine semée dans l’obscurité de la terre, c’est bientôt à la lumière qu’elle se révélera.

 

Plongée dans mon esprit labyrinthique, je réalise combien nous posons d’interprétations sur le mot « blessure ». Comme la peste, ce mot fait peur. Instinctivement en moi l’envie de le fuir. Et pourtant. Ce n’est qu’un mot. Qu’avons-nous donc mis en lui pour s’en effrayer tant ? Récemment je réalisais ce que veut réellement dire ce mot. Nos blessures intérieures n’ont rien de négatifs : ce sont des chasses au trésor !

 

Ainsi, la terre en jachère porte dans l’ombre ce qui bientôt fera sens. Des fruits, des légumes. Des fleurs, des arbres et toutes variétés de plantes. Mais auparavant ce n’était qu’un trou, un petit bitoniau ne ressemblant pas à grande chose.

 

La blessure serait alors comme un papyrus pas encore décrypté. Une équation inconnue. Non pas un problème à résoudre mais une question qui nous est posée. Or l’énigme n’est pas tant dans la réponse à y porter que dans la véritable question à trouver. En moi j’ai la certitude que nous sommes autant de maîtres intérieurs que d’êtres humains sur la planète. Que nous le sachions ou non, que nous l’utilisions pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes tel un Stradivarius tantôt joué, tantôt remis dans sa boîte.

 

A l’image des circonvolutions d’une blessure physique, celles de la psyché humaine me fait penser à ces tournoiements d’un labyrinthe qui nous invite sur le chemin. Peu importe qu’il soit grand ou petit, à l’arrivée nous aurons cette floraison qui n’appartient qu’à soi. On l’appelle « révélation » parfois. Elle ne peut appartenir à personne d’autre. Et pourtant elle se relie certainement à ce quelque chose d’universel.

 

Serions-nous donc 8 milliards de petits poucets suivants les cailloux laissés par nos inconscients ? Que l’on nomme cela inconscient, intuition, ou même Conscience, cette voix fort heureusement échappe à notre mental.

 

DE L'ÂME AGIT  DANS L'AIR !


Le printemps m’inspire car il rappelle la magie de la vie ! Cette éclosion dans le visible de ce qui jusque-là était invisible ressemble à un épisode de Harry Potter où d’un coup de baguette magique, le trésor est découvert. C’est pour cela que le printemps ressemble à ces processus thérapeutiques lorsque, isolé dans l’hiver l’on réalise que dans le fond de la terre tout était connecté et bien enraciné pour transformer ce que l’on prenait pour du fumier en engrais puis en fleur.

 

Finalement je me demande : sommes-nous jamais autrement que dans un entre-deux ? Dans la rue, je regarde les passants affairés allant quelque part. Mais où ? Si nous ne savons pas plus d’où nous venons et vers où nous allons exactement, il nous est possible d’observer notre chemin, nos pas. En nous indiquant s’ils sont vifs, joyeux, lents, titubants ou tristes, ils nous indiquent notre vérité : sommes-nous loin de nous-mêmes ou tout proche ? Voilà en réalité toute origine et toute destination.

 

SE RAPPROCHER DE SOI


Et comme dans le récit de ce sacre du printemps, quelque chose meurt pour laisser place au printemps. Il est temps de lâcher les herbes mortes de l’hiver pour découvrir notre véritable jardin. Et dieu qu’il aura fallu des saisons et des pluies pour lâcher ce qui est mort et s’ouvrir pleinement à la vie !

 

C’est le sacre. Ce sacré printemps !


Vous souhaitant un libérateur mois de mai,

En toute joie,


Hélène Tysman



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