Le mois de février semble souvent passer à vive allure ! Il est ce moment où, à peine sortant des fêtes de fin d'année, souhaitant s'ouvrir au renouveau, nous voilà déjà en cours d'année, ce mois de transition vers mars qui se joue de nous à se raccourcir plus que de coutume pour nous rire au nez !
Comment, déjà mars ?
UNE HISTOIRE QUE L'ON SE RACONTE
Ce sont alors les éternels : "la vie file trop vite, je n'ai pas le temps, ça va de plus en plus vite..." qui, en nous, tonitruent ! Comme un automate, nos vieux réflexes toujours à la rescousse.
Pourtant la partition ne bouge pas, ni rapide ni lente, ni accélérée ni ralentie. L'interprétation de cette partition amène certes ces mouvements, ceux de l'âme que la partition requiert parfois lorsqu'elle indique con anima. En effet nous ne sommes pas incarnés pour nous faire vivre le calme plat en toutes choses. C'est à travers ce calme qu'émergent nos danses multiples. Voilà la joie, celle de vivre, d'être bien vivant !
Mais lorsque l'on se sent englouti par le temps, envahi par l'espace, il est temps justement de remettre les pendules à l'heure. Cela n'est ni question d'une quantité d'heures ni de lieu géographique. Il n'est ni question d'environnement ni de contrat social. C'est de ce qui m'habite dont il est question. Cela me porte-t-il, me nourrit ? Ou au contraire m'alourdit ? Non pas des objets mais des pensées sur ces objets. On les appelle des croyances...
Et c'est alors que commence l'art de l'"interprétation".
C'est ainsi que le mois de février m'a permis de réaliser le véritable secret de l'abondance : la polyphonie !
Qu'est-ce donc ?
POLYPHONIE
La polyphonie est cet agencement de plusieurs voix simultanées, toutes parfaitement autonomes et collectivement en harmonie.
N'est-ce pas ce qu'on appelle le réseau intelligent ? Quand l'on parle de "réseau des neurones" tout autant que de n'importe quel réseau, il nous connecte à la plus élaborée et sophistiquée des intelligences, celle, foisonnante des cellules de la vie.
Ayant exploré notre pouvoir individuel, ne serait-il temps pas temps de réaliser la richesse de notre interdépendance ?
C'est alors que j'observe que, plutôt que vouloir compartimenter, ce que nous avons eu tant l'habitude de faire durant ces derniers siècles, de ranger et de cloisonner, la vie m'invite à accueillir la richesse de la polyphonie en chaque instant. Ces strates qui dialoguent entre elles se déroulent à l'infini et m'enthousiasment.
On dit d'une musique qu'elle est riche lorsqu'elle est possède cette polyphonie.
Dès lors, il n'est plus question d'être à cours de temps mais de devenir le chef d'orchestre de cette immense polyphonie. Le virtuose risque à prendre terriblement au sérieux chacune de ces strates. Le chef d'orchestre, lui, s'émerveille de ce flow et s'il est réellement maître de lui, en intervenant le moins possible.
Heureusement que, tandis qu'on écoute la flûte avec toute l'attention nécessaire, les violoncelles continuent d'oeuvrer pour porter la tonalité de l'oeuvre. Savoir démultiplier sa perception, l'ouvrir à 180 degrés et plus encore, c'est jouir véritablement de l'abondance - en soi. Car l'abondance n'est jamais extérieure. Comme tout atome vivant, je suis abondance !
Alors, ce mois de mars s'invite comme s'invite, peu à peu, le printemps, fleurissant de toutes parts. Chaque voix a son rythme et participe au à la grande symphonie collective, ce qu'on nomme le Tout.
RICHESSE
Alors je peux à la fois vivre le calme et danser la samba, accompagner des clients en coaching d'un côte et me laisser porter d'un autre, foncer dans l'action sur un plan tout en ayant entière foi en l'Univers sur un autre plan.
Accueillant cette immense polyphonie, il n'est plus question que d'écouter, écouter cette infinie richesse qui nous habite et nous guide plutôt que de vouloir l'organiser en permanence, au risque de la restreindre.
On entend souvent le terme "gérer ses émotions", comme si la gérance était le plus haut degré de vélocité. Or la gérance, c'est une activité de secrétariat, d'administration. Le véritable art tient de la qualité de présence. Être présent, c'est déjà être en lien. Et dès que le lien se restaure, se nourrit, cette fameuse connexion que tout le monde recherche, fut-ce avec le divin, soi-même ou son amoureux, tout s'apaise et se détend. Aussi simple que cela.
Il se peut alors que l'émotion, au contraire, nous cueille et nous prenne par la main pour nous permettre d'explorer un monde extraordinaire là où nous aurions simplement voulu lui imposer notre gérance. Et il se peut qu'enfin, au-delà de gérer, nous ayons l'élan de danser avec, de jouer et, comme me le signifiait un ami récemment, de composer avec !
Nous voilà artistes compositeurs et c'est ce que je nous souhaite sur ce mois de mars.
En toute joie,
Hélène Tysman
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